FRANJU REND HOMMAGE A FEUILLADE

Quand GEORGES FRANJU, chantre d'un certain septième art fantastique teinté de lyrisme, et pionnier du film d'horreur romantique à la française (LES YEUX SANS VISAGE), tente de retranscrire la magie du cinéma de son enfance, c'est tout l'univers des sérials de LOUIS FEUILLADE qui ressurgit un demi siècle plus tard sur la pellicule.
Ce nouveau DVD double programme de la prolifique collection des Cahiers Du Cinéma nous invite à redécouvrir l'univers onirique d'un réalisateur bercé par les romans feuilletons et fasciné par les ambiances nocturnes et crépusculaires d'un Paris de tous les mystères.
Avec ce remake de JUDEX (1963), et sa somptueuse photographie en noir et blanc, c'est l'aventure qui surgit au coin du trottoir, filmée sous une forme rétro des plus charmantes, pour un hommage pétillant, jamais désuet. La scène du bal, et celle du final, tourné sur les toits, font ainsi parties de ces grands moments de poésie, dans la carrière finalement peu prolifique d'un réalisateur qui aura vraiment marqué son époque. Ajoutez à celà le plaisir de retrouver un casting d'acteurs des plus crédibles, avec la présence obligée d'EDITH SCOB (LES YEUX SANS VISAGE) et celle plus inattendue de SYLVA KOSCINA, et ce JUDEX s'impose comme une oeuvre essentielle au charme magique, dans la trop courte filmographie de FRANJU.
Je gardais personnellement un moins bon souvenir d'une projection sur grand écran de NUITS ROUGES (1973), et j'appréhendais un peu de redécouvrir en vidéo ce que j'avais considéré être à l'époque un médiocre téléfilm. A ma grande surprise, ce fut un plaisir assez étrange, pour ne pas dire limite pervers, de pouvoir revisionner ce long métrage assez kitsch, remonté à partir d'éléments empruntés à la série TV L'HOMME SANS VISAGE, et parodiant allègrement les vieux feuilletons de FANTOMAS, le cinéma de TOD BROWNING (THE UNHOLY THREE), et l'univers des sérials américains des années 30/40.
Empâté par des acteurs jouant comme des casseroles, une production très typée télévision seventies, et un montage des plus agaçant, noyé sous les fondus au noir, NUITS ROUGES mérite cependant d'être redécouvert pour ce qu'il est, un sympathique petit divertissement populaire, rythmé par une action toujours menée tambour battant. Convenons-en, pour les fans de cinéma bis, un film qui oppose un gang de cagoulards, une fantomette fatale armée d'une dague (GAYLE HUNNICUTT), une secte de templier, un flic bedonnant à la ramasse (incarné par GERT FROBE, le méchant de GOLDFINGER) et un colosse un peu benêt (PATRICK PREJEAN), ne peut de toute façon pas être totalement mauvais...

2 commentaires:

jhalal drut a dit…

je viens de l'acheter ce week-end!!
et hier soir j'ai vu à la Cinémathèque
SALOME 1972, version LSD
ciao,
J.

Foxy Bronx a dit…

Oui, alors il vaut quoi ce Salome ? Il est aussi "colorful pop" qu'on le dit ?