PLAYGIRL

En 1969, la TOEI lance coup sur coup PLAYGIRL et OO9.1, deux séries télévisées féministes qui vont très vite révolutionner l'univers du petit écran au pays du soleil levant, avant d'aller inspirer quelques années plus tard les américains et leurs fameuses drôles de dames de la saga CHARLIE'S ANGELS.
Si l'univers gentillet d'OO9.1 se veut plus pop et fashion, c'est PLAYGIRL qui remporte la palme de la série la plus délurée et avant gardiste de son époque, avec 387 épisodes hauts en couleurs qui s'étaleront sur 5 saisons (1969 à 1974).

MASAKO TOGAWA incarne une élégante et richissime romancière fondatrice d'une agence de détective composée d'enquêtrices de choc et de charme, tireuses d'élites et expertes en arts martiaux.
Au nombre des 21 jeunes héroïnes qui se succéderont au fil des épisodes, on notera la présence de starlettes TOEI en vogue à l'époque comme BUNJAKU HAN ou REIKO OSHIDA, aperçues dans des films de délinquence juvénile de la même époque (STRAY CAT ROCK, DELINQUENT GIRL BOSS...) qui emprunteront eux-même beaucoups à l'univers de la série.
C'est également une des vedettes de cette longue saga, la chanteuse de jazz TAMAKI SAWA, qui fredonnera à partir de l'épisode pilote le fameux générique très groovy qui servira d'ouverture à chacune des aventures humoristiques et sexy de PLAYGIRL.
Après des débuts assez sages, PLAYGIRL deviendra au fil des ans de plus en plus polissonne, se permettant de distiller quelques scènes de nudités assez osées pour un programme du petit écran.
Pour renouer avec le succès phénoménal de sa série mythique, la TOEI lance en 1974 la série spin-off PLAYGIRL Q, un produit dérivé commercial qui avortera dès la deuxième saison.


CROWN PICTURES INTERNATIONAL

Nous avions déjà évoqué ici le dépoussiérage du catalogue du distributeur CROWN PICTURES INTERNATIONAL par le label BCI qui nous a valu de découvrir ces derniers mois quelques raretés bien sympathiques de l'âge d'or des Drive-In américains...
Entre les rééditions de beach movies crétins et autres films de pom pom girls délurées produite à la fin des années 70 par la firme couronnée, nous nous devions de signaler pour la forme la réapparition sur le marché de la vidéo de deux teenage-movies que l'on qualifiera d'obscurs curiositées à défaut de pouvoir les cataloguer dans la rubrique des films cultes...
Avec un scénario des plus anémique et une réalisation particulièrement poussive et statique, TRIP WITH THE TEACHER (1975) se révèle en effet malheureusement dès plus ennuyeux, malgré la présence groovy du charismatique ZALMAN KING dans le rôle d'un biker psychotique.

La surprise nous viendrait donc plutôt ici de BEST FRIENDS (1975), un petit road movie initiatique à la photographie particulièrement léchée qui dresse un portrait tout en finesse d'une certaine jeunesse américaine avide de liberté et d'émotions fortes.
Pour la beautée des grandes rocheuses du Colorado entre autres, et aussi par ce qu'un film qui nous présente RICHARD HATCH (de la série GALACTICA) au prise avec une horde d'indiens déchainés dans un bar de go-go danseuses ne peut pas être tout à fait mauvais, le visionnage du premier long métrage du talentueux NOEL NOSSECK (qui signera par la suite le très bon Blaxploitation YOUNGBLOOD) s'impose ici à tous les amateurs de curiosités des années 70.

MACON COUNTY LINE

Qui se souvient aujourd'hui de MACON COUNTY LINE (1973), petite série B estampillée Redneck Exploitation qui, fort d'un certain succès à l'époque dans les drive-in américains, tenta de s'imposer pendant quelques mois au box office comme le digne successeur de BILLY JACK et WALKING TALL ?
Warner Vidéo vient de déterrer assurément là un des plus sombres opus du genre, un drama dépressif et poisseux conçu comme un road movie en fin de course qui voudrait réinventer dans la douleur les codes d'un genre tombé en panne sèche après l'avènement d'EASY RIDER et TWO LANE BLACKTOP.
Embourbé ainsi dans la désespérance, et la noirceur du vieux sud, RICHARD COMPTON dresse un portrait sans concession de l'Amérique rurale du début des années 50 au service d'un véritable réquisitoire contre la violence absurde, la libre circulation des armes à feu et la bigotterie raciste : des thèmes qui n'ont malheureusement pas pris une seule ride plus de trente ans après...
On nottera que les chansons soul folk très pêchues du film sont interprétées par BOBBIE GENTRY, accompagnées ici d'un soundtrack du talentueux STU PHILLIPS.