TAKE A VISUAL TRIP TO BENGHALORE


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HOTWAX & TRAX

Solid Records & Ultra Vybe continuent d'exhumer les enregistrements rares du cinéma japonais pop des années 70 avec une régularité qui force au respect. Les trois derniers titres en date, sortis il y a quelques mois dans la collection "Hot Wax & Trax : Composer Series" proposent un nouveau florilège de grooves jazz funk mâtinés de flûtes traversières envoûtantes, de guitares déchaînées et de gros beats infectieux empruntés à nombre de films de délinquence juvéniles de l'époque mettant en vedette de jeunes espoirs de la NIKKATSU comme YOSHIO HARADA ou MEIKO KAJI.
Au nombre des soundtracks présentés ici on retrouve la musique de l'épisode SEX HUNTER de la saga STRAY CAT ROCK et de sept autres films plus obscurs incluant SAKARIBA JINGI, HANGYAKU NO TABI, KOROSU MADE OE SHINJUKU 25 et SHINJUKU NO ONNA.

BLAST OF SILENCE

Après MK2, c'est au tour des américains de Criterion de proposer une édition restaurée très fournie de BLAST OF SILENCE (1961 aka BABY BOY FRANKIE), l'occasion pour les retardataires de redécouvrir un des rares longs métrages d'ALLEN BARRON, qui s'inscrira par la suite comme un réalisateur prolifique et chevronné en matière de séries pour le petit écran américain.
Ce thriller très sombre, tourné avec un budget moindre et bénéficiant d'une somptueuse photographie en noir et blanc, nous plonge au coeur des artères palpitantes d'un New York nouvelle vague, sur les traces d'un sinistre tueur à gage. Filmé d'une façon "Cinéma Vérité" qui n'aurait pas déplu à CASSAVETES, jamais auparavant la "Big Apple" n'avait été mise à nue de la sorte, si ce n'est peut être dans la série très justement nommé NAKED CITY.
Au rythme imposé par la voix off du narrateur LIONEL SANDER (qui incarna Max dans la série L'AMOUR DU RISQUE), l'intrigue de ce polar noir oppressant s'écoule jusqu'à son dénouement inéluctable alors que, comme piégé par une mégapole qui semble vouloir l'écraser comme un misérable insecte, notre anti-héros tente de saisir dans son environnement proche la moindre petite parcelle d'humanité restante qui lui permettrait de se racheter finalement une conscience.
Plus qu'un film dont le véritable héros serait la ville, majestueuse, tentaculaire, fascinante, BLAST OF SILENCE est une de ces oeuvres profondément lucides et cruelles qui donnent à réfléchir de façon philanthropique et au visionnage de laquelle on ne ressort jamais totalement indemne...

THE CLASSIC SCI-FI ULTIMATE COLLECTION

Distribués presque confidentiellement l'année dernière par le circuit des Best Buy, voici revenir par la grande porte un somptueux coffret de 10 films regroupant la fine fleure de la science fiction atomique produite par l'UNIVERSAL dans les années 50. Les cinéphiles les plus acharnés se rappelleront sans doute que la plupart des titres présentés ici avaient déjà fait les beaux jours de la VHS NTSC et du laser disc dans une collection qui avaient marquée les esprits, et c'est donc un plaisir de pouvoir retrouver tous ces films rassemblés aujourd'hui dans un superbe package, et ceci pour un prix relativement raisonnable.
Les films sélectionnés ici sont de qualité inégales et si tous ne présentent pas un intéret majeur, l'ensemble de la sélection se veut malgré tout un solide condensé de ce qui se produisait de plus soigné en matière de séries B fantastiques tournées à la chaîne par les grands studios de l'après seconde guerre mondiale. Tous ces longs métrages, à la réthorique certes un peu routinière, bénéficient donc d'un budget de production correct qui les hisse très largement au dessus d'un bon nombres de nanards de la même époque.

Est-ce utile de le présenter, le joyau du lot se révèle être le mythique et intemporel THE INCREDIBLE SHRINKING MAN de JACK ARNOLD qui allient un scénario astucieux et des effets spéciaux absolument bluffants. Le réalisateur est d'autre part mis à l'honneur avec le très réjouissant TARANTULA (dans lequel on notera la présence d'un CLINT EASTWOOD débutant) et le décevant MONSTER ON THE CAMPUS qui se révèle être du niveau d'une série Z sans grand inspiration. En tant que scénariste, il met également la main à la pâte du très sérieux et très soigné MONOLITH MONSTERS qui reste malheureusement un peu académique malgré un scénario semblant vouloir sortir des sentiers battus.
Au vu du concept "UNIVERSAL 5O'S" affiché par ce coffret DVD, on s'étonne (et se réjouit) de trouver ici le pionnier Dr CYCLOPS, classique de la PARAMOUNT de 1940 (en couleur s'il vous plait !) qui préfigure avec une certaine réussite et un charme naïf ce qui fera le succès de L'HOMME QUI RETRECIT.
THE LAND UNKNOWN, connu chez nous sous le titre plus poétique de L'OASIS DES TEMPETES, n'a pas perdu sa saveur et s'affiche toujours comme une perle kitsch mais savoureusement onirique d'un cinema exotique capable de faire rêver petits et grands.
Avec sa profusion de stock-shots fournis par l'armée américaine, THE DEADLY MANTIS, du toujours très appliqué NATHAN JURAN, souffre d'une mauvaise réputation de film de propagande anti-soviétique. Certains plans crépusculaires et effets spéciaux grand guignols n'en demeurent pas moins impressionnant et méritent donc un revisionnage du film, avec tout le second degré et le recul qui s'impose ici.
Le très délirant et très bricolé THE MOLE PEOPLE, avec le fameux bellâtre de service JOHN AGAR et son patchwork de décors recyclés et de costumes improbables, fit les beaux jours du MYSTERY SCIENCE THEATER. Il demeure aujourd'hui un monument de ringardise très inspiré par l'univers du sérial qui n'engendre vraiment pas la mélancolie...
CULT OF THE COBRA, un mauvais plagiat de LA FELINE, et LEECH WOMAN dont la thématique rappelle un peu SHE, ont le bon goût de flirter avec l'aventure exotique mais s'imposent malheureusement comme les maillons faibles de cette sélection, avec des intrigues trop convenues et des effets spéciaux très limités au service d'historiettes sans véritable suspens.
A défaut de vous faire dresser les cheveux sur la tête, ce coffret vous promet donc 14 heures de fun et d'évasion au pays d'une science-fiction étrange et surannée, un voyage quelque part dans une autre dimension...

COOL IT CAROL

Deux adolescents en quête de sensations fortes décident de fuir la morosité d'une petite ville rurale anglaise en partant à l'aventure dans un Londres de tous les vices et de toutes les dépravations où l'envers d'un décor sordide les plongera très vite dans un univers de prostitution, de drogue et de perversité...
PETE WALKER dresse en 1970 avec COOL IT CAROL un portrait désabusé de la jeunesse anglaise de la génération post Mod.
Editée dans la collection Jezebel chez Salvation, cette petite sexe-comédie à l'anglaise sans prétention nous laisse, grâce à ses quelques scènes de rues capturée sur le vif, un de ces rares témoignages quasi-documentaires sur la vie dans la capitale britannique à l'heure de la swinging era.
Avec la participation d'HARRY BAIRD (LA PERMISSION, UFO ...)


11UHR20 : MORD AM BOSPORUS / FLUCHT IN DIE SAHARA / TOD IN DER KASBAH

JOACHIM FUSCHBERGER, qui fut le héros d'un bon nombre de Krimis de la série des EDGAR WALLACE, interprète un ingénieur lancé sur la piste des assassins de sa compagne dans une aventure exotique de la NMF produite en 1970 pour la télévision allemande. Un téléfilm en 3 parties, qui mènera notre héros du port d'Istambul jusquà la Casbah d'Alger, après un détour dans le désert subsaharien.
A visionner pour quelques scènes de club terriblement groovys permettant notamment de découvrir la première apparition à l'écran d'une toute jeune DONNA SUMMER (non créditée au générique) interprêtant 2 titres de son répertoire soul de l'époque.
On nottera que PETER THOMAS, très en verve, compose ici un soundtrack jazz funk de très bonne facture incluant un sample rythmique du tube planétaire APACHE.

FEMINA RIDENS

Pour nous faire oublier l'effroyable bootleg sorti aux USA, les anglais de chez Shameless proposent enfin une édition DVD à la hauteur de FEMINA RIDENS (aka THE FRIGHTENED WOMAN aka THE LAUGHING WOMAN).
Le chef d'oeuvre sado-arty de PIERO SCHIVAZAPPA, disponible dans une copie director's cut restaurée, nous replonge dans les délires et les expérimentations graphiques d'un pop art au sommet de son excentricité, inspiré par NIKI DE SAINT PHALLE et JEAN TINGUELY.
Baigné d'une lumière volontairement clinique et harmonisé par une palette de couleurs glaciales et métalliques, FEMINA RIDENS n'a de cesse de destabiliser le spectateur en le transportant d'un univers ultra-stylisé à un autre, de l'antichambre d'un building fascisant et pompier symbolisant une multi-nationale prospère jusqu'au repère lounge et feutré d'un dangereux maniaque sexuel.
L'excellent soundtrack sensuel et groovy de STELVIO CIPRIANI achèvant de convaincre ici, si il en était besoin, que 1969 se sera inscrit définitivement comme l'année du septième art érotique italien.