RICA : THE LONELY WANDERER IS BACK

Quelques semaines après avoir sorti en DVD le premier volet des aventures de RICA (1972), la bad girl trash de la TOHO, le petit éditeur américain Exploitation Digital récidive avec RICA 2 LONELY WANDERER (1973), un second opus plus pêchu, mais nettement moins outrancier que l'épisode 1 de la saga.
Avec un budget qu'on imagine des plus serré, KO NAKAHIRA tente de rivaliser avec les productions à succès de la firme concurrente TOEI, mais le challenge s'avère bien difficile. L'actrice RIKA AOKI est en effet loin d'avoir la présence scénique d'une MEIKO KAJI ou d'une MIKI SUGIMOTO, et les nombreuses chorégraphies kung fu impliquant cette "juvenile slut" se révèlent eux-même assez roots, ce qui laisse à penser à un tournage au timing des plus intensifs.
Heureusement, là où la saga RICA pêche, avec un côté arty quasi-inexistant en comparaison des meilleurs films de gangs féminins japonais de l'époque, elle le gagne sur des ambiances urbaines crasseuses plus crues et réalistes, ambiancées par des tempos funkys syncopés de fort bon aloi, et par l'ajonction inattendue dans son propos d'un message discrètement antiraciste, véhiculé par les origines ethniques métissées de l'américano-japonaise Rica et de son amie afro-asiatique Hanako.
Pour toutes ces raisons, et aussi surtout parce qu'un épisode de la saga RICA c'est, pour résumé, l'avant programme idéal pour démarrer, sans risque de méningite, une bonne soirée bis entre potes, on attend maintenant la sortie de l'épisode 3 avec une curiosité certaine.

MARIO BAVA COLLECTION

Avec la sortie d'un deuxième coffret consacré à MARIO BAVA, l'éditeur américain Anchor Bay semblait avoir voulu mettre les petits plats dans les grands, mais en y regardant d'un peu plus près, l'évènement annoncé ici se révèle vite être un pétard à demi mouillé. Une mise au point s'impose donc concernant ces deux "Bava Box", et une fois n'est pas coutume, nous nous intéressons ici au côté technique de ces DVD, dont la qualité artistique n'a de toute façon plus aucun secret pour le cinéphile éclairé...
On ne s'étalera pas sur le désign des objets en question, qui à défaut de faire l'unanimité, mais tout celà n'est qu'une affaire de goûts, aura au moins le mérite d'étaler une certaine originalité et une parfaite unité qui annonce si bien la couleur du sujet traité.
Au niveau des bonus, malgré la présence du spécialiste biographe américain, TIM LUCAS et en dépit du témoignage savoureux de l'acteur JOHN SAXON, on peut éventuellement se dire que la matière proposée est peut être un peu light, pour un projet de cette ambition, mais ce qui nous intéressera vraiment ici, c'est la qualité des copies présentées, et c'est bien là que le bas blesse un peu...
Au premier coup d'oeil, gageons que le profane n'y verra que du feu, les 13 films présents sur les deux coffrets alignent tous de superbes couleurs et une image fort respectable. Force est de constater pourtant que les apparences sont un peu trompeuses, certes en comparaison des anciennes éditions sorties chez Image Entertainment, une nette amélioration sur certains titres peut être observée, et si des films comme LES 3 VISAGES DE LA PEUR ou OPERATION PEUR présentent des copies chatoyantes bluffantes qui devraient faire encore illusion un certain temps dans le monde impitoyable de l'édition DVD, en revanche d'autres titres comme BARON BLOOD ou LISA ET LE DIABLE supportent assez mal au niveau des spécificités sonores (absence remarquée de la piste italienne, même si certains arguent de l'intérêt de la piste anglaise) et de la qualité de l'image, la comparaison face aux éditions italiennes de chez Raro.
Est-il besoin de préciser que LE MASQUE DU DEMON, au demeurant très beau sur ce coffret, n'atteint pas la cheville de l'impressionnant double DVD édité par RHV en Italie, et il en va de même pour la qualité de l'image de LA BAIE SANGLANTE comparée aux éditions sorties en France, ou encore pour le léger recadrage de QUATRE FOIS CETTE NUIT face au DVD Nocturno.
Ces deux coffrets, qui offrent, convenons-en, un excellent rapport qualité/prix, s'adressent donc en priorité à tous ceux qui voudraient découvrir à moindre frais, sans être trop regardant sur l'aspect technique, une bonne partie de la filmographie du maestro du cinéma fantastique gothique européen. Quand à l'amateur éclairé, toujours très pointilleux quand on lui parle de la photographie estampillée "Bava's Touch", un véritable dilemme s'offre à lui, et il lui faudra peser le pour et le contre, face à l'utilité d'investir dans des coffrets dont presque la moitié des films souffrent la comparaison avec les meilleures éditions du marché. Un choix cornélien en somme...

CANLI HEDEF : YILMAZ GUNEY EN DVD

Après les grecs de chez Onar Films, c'est au tour d'un petit éditeur vidéo turc de revisiter les grands classiques du cinéma d'exploitation made in Istanbul. Nous aurons l'occasion de revenir sur les meilleurs titres de la collection sortis chez Gala, mais nous nous devions d'hors et déjà de mettre en avant l'existence d'un DVD de CANLI HEDEF, un des meilleurs films d'exploitation seventies de la prolifique vedette YILMAZ GUNEY, longtemps distribué sous le manteau par la crème des bootleggers vidéos américains.
Alors certes, la copie employée ici n'est pas de toute première fraicheur, et accuse de nombreuses rayures que l'on qualifiera de très "Grindhouse", mais l'ensemble supporte largement la comparaison avec les pirates qui circulaient ces dernières années. Quand à la présence d'une multitude de drops vidéos, elle ne laisse que peu de doute sur l'origine des sources utilisées, mais rappelons quand même aux puristes de l'image, qu'on est présence d'un cinéma sinistré, où tout matériel d'origine a été définitivement perdu ou détruit.
On regrettera l'absence de sous titres, et la présence d'une simple piste en VO d'origine, mais la simplicité de l'intrigue, pour laquelle une brochette de baroudeurs patibulaires semblant sortir d'un polar d'Umberto Lenzi, se livrent à une vendetta mafieuse, n'est pas non plus des plus ardue à saisir.
A mi-chemin entre le western urbain et le thriller trash, ce DVD inattendu de CANLI HEDEF est peut être la meilleure occasion de redécouvrir les prémisses d'un cinéma méconnu, on ne peut plus machiste et viril, toujours politiquement incorrect, et lointain cousin de nos chers polars transalpins les plus bis.

SASORI : L'INTEGRALE EN DVD

On espérait depuis longtemps, sans trop vraiment y croire, une intégrale de tous les films seventies TOEI de la saga PRISONNIERE SASORI, et non seulement le rêve est devenu réalité, mais en plus c'est un éditeur français (Pathé!) qui s'est collé à la tâche.
Si les quatre premiers épisodes de la série, incluant les inoubliables ELLE S'APPELAIT SCORPION et LA TANIERE DE LA BETE, réalisés par SHUNYA ITO, n'ont plus aucun secret pour les fans de la belle MEIKO KAJI, ceux-ci vont enfin avoir la chance de découvrir ici en complète exclusivité les deux remakes rares et très soignés de YUTAKA KOHIRA.
L'absence de MEIKO KAJI se fait certes cruellement ressentir sur ces deux derniers titres, les actrices choisies pour le rôle vedette n'ayant pas le charisme vénéneux de la fatale actrice, mais la photographie très léchée et les cadrages expérimentaux touchent une fois de plus au sublime, concluant avec brio, sur un quasi sans faute artistique, la plus magistrale série de tous les temps consacrée au sous genre W.I.P. (films de femmes en prison).
Définitivement une de nos sélections DVD du mois sur Wildcat Fury !

PINKY VIOLENCE

La bible japonaise des PINKY MOVIES, originalement publiée en 1999, et devenue très vite introuvable, a été rééditée l'année dernière. Ce pavé de 272 pages, entièrement consacré au cinéma érotique urbain nippon des seventies, propose des centaines d'illustrations, et reste à ce jour l'un des ouvrages les mieux documentés sur le genre.
De PRISONIERE SASORI à la saga des GIRL BOSS, de TERUO ISHII à NORIFUMI SUZUKI, ce livre très pointu, qui a de quoi combler les fans les plus exigeants, retrace avec exhaustivité un pan encore trop méconnu du septième art populaire de l'empire du soleil levant. Une aquisition vraiment indispensable pour tout cinéphile curieux qui se respecte...

HOTSUTO WATSUKUSU 8

Hotwax continue d'éditer avec une régularité qui force au respect, de luxueuses revues, entièrement consacrées au cinéma et à la musique pop japonaise des années 60/70/80.
Le huitième et dernier numéro en date du prestigieux fanzine HOTSUTO WATSUKUSU, entièrement rédigé en japonais, mais toujours aussi abondamment illustré, propose des sujets consacrés à NORIFUMI SUZUKI (le réalisateur du COUVENT DE LA BETE SACREE), TOSHIO MASUDA, MINA AOE, KUNI KAWACHI & THE HAPPENING FOUR, ainsi que de nombreuses chroniques musicales dédiées à la culture GS, aux soundtracks seventies, et aux starlettes de la scène yéyé made in Tokyo.
Une fois de plus, un mini CD 5 titres de soundtracks rares a été inclus dans le packaging.

ME AND A SIAMESE CAT

Du cultissime 009,1 au très fashion PLAYGIRLS, THRILL SUSPENSE ACTION, un des derniers CD édité par le fameux label Ultra Vybe, compile une trentaine de génériques tirés des meilleures séries policières pop du petit écran nippon des années 60/70.
Comme en témoignent les voix off et les effets sonores entendus sur les différents morceaux qui composent ce CD, la plupart des morceaux en mono semblent avoir été directement enregistrés sur les programmes d'époque, et la qualité du son varie donc ici au gré des pistes, du médiocre au passable. Néanmoins, la rareté du contenu confère à cet opus un statut d'oeuvre unique, gageons ainsi que les cinéphiles les plus avertis, amateurs de grooves asiatiques vintages, sauront reconnaître ici toutes les qualités d'un album exotique, envoutant et totalement unique en son genre...

THE WILD CAT IS BACK !!!

Le forum Wildcat Fury ayant fermé ses portes, le matou le plus déluré et le plus funky du cinéma pop vous donne désormais rendez-vous sur son nouveau blog, pour la suite de ses aventures félines...