MARIO BAVA COLLECTION

Avec la sortie d'un deuxième coffret consacré à MARIO BAVA, l'éditeur américain Anchor Bay semblait avoir voulu mettre les petits plats dans les grands, mais en y regardant d'un peu plus près, l'évènement annoncé ici se révèle vite être un pétard à demi mouillé. Une mise au point s'impose donc concernant ces deux "Bava Box", et une fois n'est pas coutume, nous nous intéressons ici au côté technique de ces DVD, dont la qualité artistique n'a de toute façon plus aucun secret pour le cinéphile éclairé...
On ne s'étalera pas sur le désign des objets en question, qui à défaut de faire l'unanimité, mais tout celà n'est qu'une affaire de goûts, aura au moins le mérite d'étaler une certaine originalité et une parfaite unité qui annonce si bien la couleur du sujet traité.
Au niveau des bonus, malgré la présence du spécialiste biographe américain, TIM LUCAS et en dépit du témoignage savoureux de l'acteur JOHN SAXON, on peut éventuellement se dire que la matière proposée est peut être un peu light, pour un projet de cette ambition, mais ce qui nous intéressera vraiment ici, c'est la qualité des copies présentées, et c'est bien là que le bas blesse un peu...
Au premier coup d'oeil, gageons que le profane n'y verra que du feu, les 13 films présents sur les deux coffrets alignent tous de superbes couleurs et une image fort respectable. Force est de constater pourtant que les apparences sont un peu trompeuses, certes en comparaison des anciennes éditions sorties chez Image Entertainment, une nette amélioration sur certains titres peut être observée, et si des films comme LES 3 VISAGES DE LA PEUR ou OPERATION PEUR présentent des copies chatoyantes bluffantes qui devraient faire encore illusion un certain temps dans le monde impitoyable de l'édition DVD, en revanche d'autres titres comme BARON BLOOD ou LISA ET LE DIABLE supportent assez mal au niveau des spécificités sonores (absence remarquée de la piste italienne, même si certains arguent de l'intérêt de la piste anglaise) et de la qualité de l'image, la comparaison face aux éditions italiennes de chez Raro.
Est-il besoin de préciser que LE MASQUE DU DEMON, au demeurant très beau sur ce coffret, n'atteint pas la cheville de l'impressionnant double DVD édité par RHV en Italie, et il en va de même pour la qualité de l'image de LA BAIE SANGLANTE comparée aux éditions sorties en France, ou encore pour le léger recadrage de QUATRE FOIS CETTE NUIT face au DVD Nocturno.
Ces deux coffrets, qui offrent, convenons-en, un excellent rapport qualité/prix, s'adressent donc en priorité à tous ceux qui voudraient découvrir à moindre frais, sans être trop regardant sur l'aspect technique, une bonne partie de la filmographie du maestro du cinéma fantastique gothique européen. Quand à l'amateur éclairé, toujours très pointilleux quand on lui parle de la photographie estampillée "Bava's Touch", un véritable dilemme s'offre à lui, et il lui faudra peser le pour et le contre, face à l'utilité d'investir dans des coffrets dont presque la moitié des films souffrent la comparaison avec les meilleures éditions du marché. Un choix cornélien en somme...

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