THE CHARLES BURNETT COLLECTION

A l'instar de cinéastes comme WILLIAM GREAVES, LARRY CLARK, ou WARRINGTON HUDLIN, CHARLES BURNETT s'inscrit comme l'un des pionniers oublié du septième art afro-américain indépendant, un genre très en marge du système hollywoodien que l'intelligencia des cinéphiles se devait de réhabiliter de toute urgence. Il aura fallu ainsi attendre trente années, pour que le très confidentiel KILLER OF SHEEP (1977), premier long métrage de BURNETT, se voit finalement offrir une large distribution en salle aux USA, à la juste mesure de sa très bonne réputation.
Milestone s'est chargé dans la foulée d'éditer un double DVD, où KILLER OF SHEEP se voit accompagné d'une sélection de films particulièrement représentatifs de l'univers très riche de l'artiste qui inventa le cinéma néo-réaliste afro-américain. Ce sont donc quatre courts métrages (incluant son tout premier essai SEVERAL FRIENDS 1969), ainsi que le second long métrage du réalisateur, MY BROTHER'S WEDDING (un film de 1983, proposé ici sous deux montages), qui viennent enrichir un package unique en son genre.
Sobre à l'extrême dans son propos, et détaché de toutes considérations commerciales, le cinéma sociologique de CHARLES BURNETT, qui se veut être une anti-thèse de la blaxploitation, nous montre à la façon d'un documentaire, la vie dans les banlieues noires de L.A., dans sa forme la plus réaliste, à des années lumières des fictions romancées mettant en vedette des personnages de gangsters glamours. Le réalisateur, en véritable ethnologue, évite ainsi la facilité de tomber dans le mélodrame, et nous offre aux travers de scènes de la vie courante des habitants des quartiers de Watts, une vision toujours très humaine du ghetto, sans jamais céder à aucun artifice narratif trop facile. L'oeuvre pleine de sincérité de BURNETT, pouvant sembler au premier abord un peu ardue et dépressive, nous offre aujourd'hui l'un des rares témoignages cinématographiques non biaisés, décrivant avec la plus grande justesse les conditions de vie des noirs américains dans les faubourgs populaires de la cité des anges, à l'aube des années 80. Un cinéma de toutes les franchises, à découvrir en toute simplicité, avec un regard neuf, débarrassé de tous stéréotypes et préjugés...

SESAME STREET OLD SCHOOL 1969-79

Après presque quarante années de présence sur le petit écran américain, l'une des plus populaire émission destinée aux enfants, méritait bien qu'on lui consacre sa petite rétrospective. C'est chose faite, avec les deux coffrets DVD sortis chez Genius Entertainment, qui compilent avec une certaine malice le meilleur des 10 premières saisons (1969-79) d'un programme qui aura très largement contribué par sa pédagogie à faire tomber les barrières du racisme et de l'intolérance aux Etats Unis. Rappelons que SESAME STREET (qui propose une version assez différente de l'adaptation 1 RUE SESAME qui fit les beaux jours de la télévision française à la fin des années 70) avait offert, dès la fin des années 60, la reconnaissance aux minorités noires et hispaniques des classes populaires, une véritable révolution dans le paysage audiovisuel US de l'époque.
Les épisodes pilotes des 10 premières saisons, longs d'une heure, sont ici proposés dans leur intégralité, accompagnés d'une très large sélection des meilleurs moments de la série. Des cartoons et des animations rétros destinés à apprendre à compter et à lire aux plus jeunes, alternent ici avec des petits reportages éducatifs et des sketchs comiques, mêlant acteurs (incluant le très populaire Gordon alias ROSCOE "WILLIE DYNAMITE" ORMAN) et marionnettes créées par le grand JIM HENSON. Dès les premières années de l'émission, à l'instar de Kermit la grenouille, on a donc la surprise de redécouvrir ici quelques personnages qui figureront par la suite au générique du fameux MUPPET SHOW, dont l'humour dévastateur est largement annoncé dans certaines parodies jouées par ces puppets déjantées. Mais au final ce sont toujours les gentilles stars pelucheuses du show, Ernie & Bart, Cookie Monster et Grover, qui volent invariablement la vedette au sympathique batracien, en nous réservant les meilleurs gags et les parodies les plus hilarantes (voir par exemple le sketch où Cookie Monster imite ISAAC HAYES, pour une relecture très personnelle de SHAFT). Et comme si celà ne suffisait pas, de nombreux guests viennent pimenter le programme, au nombre desquels on citera PAUL SIMON, LENA HORNE, BILL COSBY, RICHARD PRYOR, HENRY WINKLER et RON HOWARD de la série HAPPY DAYS, JESSE JACKSON (qui nous replonge ici dans l'univers militant de WATTSTAX avec son fameux "I am somebody"), les POINTER SISTERS, RAY CHARLES, JAMES EARL JONES, JOHNNY CASH, le groupe de gospel soul LISTEN MY BROTHER, LOU RAWLS, RICHIE HAVENS, MADELIEN KAHN, JACKIE ROBINSON, BATMAN & SUPERMAN (dans leurs versions cartoons), les acteurs de la série BONANZA, et des échappés du programme humoristique LAUGH-IN...
Ces deux rééditions DVD très bien conçues achèveront donc de vous convaincre qu'il n'est jamais trop tard pour retomber en enfance....

GRINDHOUSE UNIVERSE

Ban1 Productions, le petit éditeur indépendant qui avait lancé la toute première compilation de bandes annonces 42nd Street (une collection aujourd'hui reprise par Synapse), revient avec un tout nouveau disque proposant une des plus longue sélection de trailers bis vintage jamais couchée sur support DVD; soit un programme de 2h40 qui ravira tout autant les fans de films d'horreur, les férus de blaxploitation (signalons du très rare ici avec HONKY, BLACK ANGELS et SWEET JESUS PREACHERMAN), les amateurs de films de bikers, les collectionneurs de nudies, les drogués de documentaires mondos, et plus généralement, tous les adeptes d'un cinéma d'exploitation où toutes les excentricités semblent permises (warf... Ce DOBERMAN GANG...).
En comparaison avec la collection 42nd Street, les menus de ce DVD Grindhouse Universe frisent certes un peu l'amateurisme, et on notera également que certaines trailers proposées ici sont particulièrement sombres, mais eu égard à la rareté d'un grand nombre de ces films publicitaires (pris directement sur les bobines cinéma), qui sont visibles ici pour la toute première fois en vidéo, voilà bien deux défauts que l'on qualifiera de très mineurs, pour un DVD limité à seulement 1000 exemplaires, qui sera certainement très vite appellé à devenir collector.
Le DVD contient les bandes annonces suivantes : Horror House, Curse Of The Crimson Altar, The Crimson Cult, Night After Night After Night, Camille 2000, Little Mother, Slave Trade In The World Today, Taboos Around The World, Macabro, Pornography In Denmark, Grolsch Beer (2 versions), Female Animal, Tales Of The Deans Wife, The Minx, You All Come, Kama Sutra (2 versions), Sexcapade In Mexico, The Dirty Mind Of Young Sally, The Doberman Gang, Evil In The Deep, The Dog, The Pack, Barracuda, Survive!, Tintorera, Black Angels, Devil Rider, Outlaw Riders, Road Of Death, Mark Of The Vampire/The Mask Of Fu Manchu/Dr Jekyll & Mr Hyde, The Frozen Death/It!, Frankenstein Meets The Space Monster/Curse Of The Voodoo, American Fever, Record City, Peter Stuivesant, Das Lied Der Balalaika, Les Petites Filles Modèles, Sweet Jesus Preacherman, Honky, The Blood Rose, Fright, Superchick, Deep Throat Part II, Little Laura & Big John, The Creeper, Rituals, Teasers Go To Paris, Hots, Cinderella, The Student Story, Commuter Husbands, Sixteen, Invasion Of The Bee Girls, The Town That Dreaded Sundown, The Diamond Mercenaries, Dr Butcher M.D., Emanuelle Françoise, Emanuelle And The Last Cannibals, The Grim Reaper.